Se nourir de son balcon, de sa cour...

Écrit par: L'équipe Maison Jacynthe
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Publié le: 10 avril 2014
Se nourir de son balcon, de sa cour...

"Ne plante que ce qui peut te nourrir" me dit un jour un docteur qui regardant les dizaines d'arbres qui m'entourent s’exclama "c'est un désert ici". De quoi me faire réfléchir… Peu importe la grandeur de notre terrain (et même si on n’a qu’un toit, un balcon, un mur extérieur), il est possible de se nourrir de notre cour. Pourquoi ne pas privilégier une haie de muriers, de cassis ? Utiliser notre clôture comme support pour des vignes à kiwi (et oui), en faire grimper d’autres de raisins comestibles le long de notre gazebo? Favoriser une pelouse comestible avec bleuets nains, thé de bois? Choisir un pommier en pot pour notre balcon. Surtout qu’à bien y penser, les fruits sont d’abord fleurs !

 

Qu’est ce qu’un projet de permaculture ? La création d’un ensemble intelligent autonome permanent dont l’objet est de nourrir certes mais en suivant des principes où chaque élément, y comprend l’homme, s’entraident ; où les déchets des uns deviennent nourriture pour les autres et où la paresse et la non performance ont raison d’être car on plante de sorte à ne pas trop s’impliquer, on laisse vivre et si rarement on taille, on laisse le fumier vert sur place. Je chérie un rêve de grandeur pour les enfants (www.fondationeden.com), un premier jardin de fruits et noix permanents sur un demi millions de pieds carrés à proximité de Montréal afin que les jeunes s’épanouissent par un retour à la terre, qu’ils apprennent notre lien à celle-ci en s’amusant, en soignant. Les brise-vent sont des arbres à noix d’abord, des cerisiers ensuite. Intelligent ? Je trouve !! Des cochons s’occuperont de manger les « mauvaises pousses » et de retourner une partie de la terre pour la préparer à une plantation l’an prochain ; une forêt fruitière miniature recevra les plus petits qui peuvent déjà jouer sur un tapis de thym ; non loin des poules se nourrissent de petits insectes, de larves indésirables tout en labourant la terre à leur façon ; je garde les pissenlits (qui égayent le parterre) pour nourrir les animaux ou manger en salade; je cherche à attirer les oiseaux comme les chevreuils qui nettoient ce qui tombent au sol.

 

L'ABC à la plantation :

D’abord, tout repose sur le choix du cultivar. Il est primordial de connaître sa zone ainsi que les types d’arbres rustiques qui y vivent sans danger. Contacter la Pépinière Ancestrale. Elle peut répondre à vos questions, vous épargnez les soucis car le bon choix permet la culture forte, en santé (sans pesticides).

Planter les arbres (arbustes, buissons, vignes) à fruits d’avril à la mi-mai (moment idéal). Garder les 4 premiers pouces du dessus de la terre du trou : elle est très riche. En la retournant pour la mettre au niveau des racines, elles offrent une bonne nourriture pour celles-ci tout en favorisant la présence de micro-organismes essentiels.

Les erreurs fréquentes :

Si l’arbre est greffé (souvent le cas), ne pas enterrer le point de la greffe si vous désirez garder son pouvoir nanifiant ou semi-nanifiant. Par exemple, si vous avez acheté un pommier nain (8 pieds à maturité) et que vous enterrez son point de greffe, il pourrait s’affranchir (refaire un 2e système racinaire) et devenir très grand à maturité (20 pieds par exemple !). On gardera donc le point de greffe au–dessus du sol et ce, afin qu’il reste nain.

À partir du 1er juin, il ne faut plus mettre de compost pour ne pas nuire à l’aoûtement, une étape (au mois d’août) cruciale durant laquelle le plant se prépare à l’hiver en renforçant sa carapace (durcissement de ses nouvelles pousses pour résister au froid). Si l’arbre est encore en croissance car trop fertilisé (planter directement dans le compost) ou fertilisé trop tard en saison, il n’aura pas le temps de se préparer et risquera de geler durant hiver.

L’année de la plantation, ne jamais laisser les plants produire des fruits car ils mettront toute leur énergie à rendre à terme leurs fruits alors qu’ils devraient renforcir leur système racinaire. Si on laisse les fruits sur le plant la première année, le plant pourrait s’épuiser, faire peu ou pas de racine ce qui pourrait le rendre moins tolérant à la sécheresse et retarder sa croissance.

Les possibilités de cultiver ses propres fruitiers, en ville comme à la campagne, sont infinies. Pour un balcon, un toit plat, une terrasse, presque tous les fruitiers peuvent se cultiver : fraises, framboises, groseilles, gadelles, cassis, kiwis, pommiers nains ou colonnaires, pêchers, abricotiers, cerisiers, camérisiers, bleuets, vignes à raisin, etc.

On utilise des Smart Pots: ce sont des pots en tissu épais conçus pour la culture des fruitiers (ou légumes) en pot. Et pour ceux qui n’ont même pas de balcon, certains modèles peuvent être accrochés aux murs. Utilisés depuis 30 ans par les professionnels, ils ont ces avantages :

-Le tissu permet l’aération du terreau et du système racinaire, un des principes de base du jardinage

-L’aération évite la spiralisation des racines observée dans les pots conventionnels et qui nuit à la bonne croissance des plants

-Dans le Smart Pot, quand une racine atteint la paroi en tissu, sa croissance s’arrête et la plante développe de nouvelles racines. Résultat : un système racinaire dense plutôt que quelques grosses racines en spirale le long des parois

-La circulation de l’air évite la surchauffe observée dans les pots conventionnels lors des journées chaudes, ce qui est néfaste aux racines et aux micro-organismes.

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