Lumière sur les ingrédients des cosmétiques traditionnels

Écrit par: L'équipe Maison Jacynthe
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Publié le: 5 décembre 2017
Lumière sur les ingrédients des cosmétiques traditionnels

Commentaire de Nancy Côté, biochimiste (voir références en fin de texte):

« Personnellement, je n'ai plus de produits chimiques ni synthétiques à la maison et je suis tellement heureuse que vous parliez de l'impact de ces produits sur le système endocrinien et sur la fertilité qui est malheureusement, fortement en baisse. Étant biochimiste et ayant travaillé dans le domaine de la recherche en biologie de la reproduction, mon ancien laboratoire et la société scientifique étudient depuis des années l'impact des produits dans notre environnement sur la fertilité, le développement neurologique, le développement et fonctionnement des organes. Les impacts sont importants, peuvent être transgénérationnels et doivent être discutés! Je vous félicite donc d'aborder le sujet lors de cette rencontre! Bravo!!! »

Les cosmétiques traditionnels renferment une panoplie d’ingrédients chimiques et synthétiques. En plus des réactions allergiques, leur utilisation a des effets sur la santé hormonale et sur le système nerveux. Les molécules synthétiques ont une affinité avec les matières grasses du corps, dont les récepteurs hormonaux. C’est un cercle vicieux : plus on est intoxiqué, plus on va fabriquer de la matière grasse pour loger les toxines. On assiste à des phénomènes d’hyper exposition et de bioaccumulation, d’où l’importance de ne pas minimiser l’impact des produits cosmétiques traditionnels sur la santé globale des individus. Ces phénomènes influencent et affectent aussi les enfants en fragilisant leur immunité.

Certains produits sont toxiques, tandis que d’autres, comme ceux de la famille des silicones (Diméthicone), sont peu dommageables, mais bioaccumulables. Ils ont un effet hydratant et se retrouvent dans certains produits dits « bio ». Ils facilitent l’application du produit et donnent un effet soyeux. Selon Santé Canada, c’est une toxine persistante. 

Des produits à éviter

  • Les fragrances (phtalates)
  • Les agents de conservation (dont le MI méthylisothiazolinone)
  • Les dérivés de pétrole (paraffine, pétrolatum, PEG polyéthylène glycol).
  • Le Butane et l’isobutane, allergènes très puissants, ont été retrouvés dans certains déodorants.
  • L’Amyl cinnamal ouvre les pores de la peau et affecte le système ganglionnaire.
  • Les microbilles de plastique, qui sont une plaie pour l’écosystème marin, seront interdites à l’été 2018 par le gouvernement fédéral.
  • Par le phénomène d’oxydation, l’alcool contenu dans plusieurs cosmétiques traditionnels favorise les taches pigmentaires.
  • BHA (hydroxyanisol butylé) et BHT (butylhydroxytoluène). Ce sont deux antioxydants que l’on retrouve dans l’alimentation et des sirops contre la toux.
  • Les parabènes (dont le propylparabène). Malgré leur interdiction, on en retrouve dans certains produits comme des antirides et des fonds de teint.
  • Le talc contenant de l’amiante est à éviter. Recherchez la mention « non asbestiforme ».
  • Triclosan. Un agent antibactérien utilisé pour aseptiser les mains.
  • Benzophénone.
  • MI ou MIT (méthylisothiazolinon). Agent de conservation qui a reçu la palme de toxicité en 2013.
  • Les SLS (dont le Sodium Lauryl Sulfate). Ce sont des produits potentiellement irritants. Ils dégraissent la couche protectrice naturelle de la peau et causent une sécrétion sébacée exagérée et un assèchement.

Site de l’Environmental Working Group: www.ewg.org.

*Statistiques : une adolescente utilise en moyenne 17 produits chimiques et toxiques par jour, correspondant à un total de 170 ingrédients; une femme, environ 12 par jour et un homme, environ 85 au total. 

Cosmetic database (base de données sur les cosmétiques): https://www.ewg.org/skindeep/#.

Site de Rita Stiens, auteure de « La vérité sur les cosmétiques » : laveritesurlescosmetiques.com

Le réseau des femmes en environnement où vous pouvez télécharger gratuitement un  recueil des perturbateurs endocriniens: https://www.sabotagehormonal.org/

Livre « Guide des additifs alimentaires : les précautions à prendre » de Maria Denil et Paul Lannoye.

Le site de David Suzuki : davidsuzuki.org. Site canadien.

Vos questions 

Les teintures à cheveux contiennent du peroxyde nécessaire à la fixation de la couleur. Cet ingrédient est lié au cancer du rein, de la vessie et des voies urinaires. C’est possible de trouver des teintures non intoxicantes, à base de pigments de plantes, sans parabène et avec une petite quantité de peroxyde (10 volumes). 

Il n’y a pas de souci à utiliser la lanoline. C’est du gras de laine de mouton.

Pour éliminer les polluants dans la maison, c’est important de bien aérer les pièces, d’avoir peu ou pas de matériaux neufs, comme la mélamine, et d’utiliser des produits ménagers ne contenant pas de produits toxiques. Faire attention aux sent-bon, ce sont des fragrances. Opter pour des huiles essentielles.

Pour choisir un bon shampoing, il faut regarder chaque ingrédient. Certains shampoings ne contiennent pas de SLS. Internet regorge de recettes à faire à la maison.

Les produits chimiques et synthétiques, comme les pesticides, affectent le sperme de la même manière que pour les ovaires. Ils perturbent le noyau et la réplication de l’ADN. On se retrouve avec des spermatozoïdes non viables en quantité et en qualité (queue, deux têtes). Les pesticides bouchent les récepteurs et cela empêche l’activité hormonale.

Références de Nancy Côté sur les cosmétiques et leurs effets sur la santé et les polluants et leurs impacts sur la santé reproductive:

Janice L. Bailey et al. « Effects of an Environmentally Relevant Organochlorine Mixture and a Metabolized Extract of This Mixture on Porcine Sperm Parameters In Vitro ». Journal of Andrology, Vol. 30, No. 3, May/June 2009.

Janice L. Bailey et al. « An environmentally relevant mixture of organochlorines, their metabolites and effects on preimplantation development of porcine embryos ». Reproductive Toxicology 25 (2008) 361–366.

Ioanna Katsikantami et al. « A global assessment of phthalates burden and related links to health effects ». Environment International 97 (2016) 212–236.

Ami R. Zota et al. « The environmental injustice of beauty: framing chemical exposures from beauty products as a health disparities concern ». American Journal of Obstetrics & Gynecology October 2017.

Lindsay M. Rasmussen et al. « Effects of oral exposure to the phthalate substitute acetyl tributyl citrate on female reproduction in mice ». Journal of applied toxicology, november 2016, 37 : 668–675

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