Objectif zéro déchet : l'aventure

Écrit par: Jacynthe

Publié le: 22 avril 2023

J'offre à mes animaux qui s'en régalent pelures et retailles de légumes qui ne peuvent être utilisées pour les salades et autres recettes dans nos cuisines.

Début avril 2023 - Le lancement du projet ♥

Voici la lettre que j'ai écrite à la grande famille MJ. La construction sur notre nouveau site étant terminée, leur conteneur quittait les lieux et j'eu cette révélation : et si nous n'avions pas de poubelles à déchets? Si, en tant qu'entreprise, sur nos lieux de fabrication, production, réception, entreposage, expédition, distribution, bureaux nous pouvions tout recycler ou composter? Je posais la question à quelques-uns, ça semblait possible, j'essaie donc en rejoignant tout le monde via cette lettre plus bas, jusqu'aux boutiques/salons de beauté/bistros (nos maisons).

Bon après, nous avons rencontré des items problèmes, mais aussi, en fouillant, leur solution! WOW! Je vous joins donc notre processus, commençant avec ma lettre pour, idéalement, motiver les autres entreprises. Nous sommes peut-être le nerf de cette guerre.

Mention spéciale à Marie-Aimée (MJ Ste-Thérèse) qui a pris mon idée à coeur et est directement passée à l'action, à Marie-Christine pour les solutions trouvées, à Alain qui verra au suivi pour chacun de nos emplacements avec les mêmes convictions; je sens autant de passion chez lui à transformer en terre fertile les rebuts (imiter la nature alors que les déchets des uns deviennent nourriture pour les autres) puis à tous pour vos changements d'habitudes et petits efforts qui font une immense différence.

Lettre initiatrice :

Allô!

Pouvez-vous chacun informer votre équipe (labo, distribution/entrepôt, bureaux) et Marie-Michèle, passer le mot à toutes les maisons?
J'ai eu un moment de belle révélation hier qui rejoint un rêve qui date : que MJ soit zéro déchet.
Aux nouveaux quartiers de St-Bruno, nous avons désormais conteneur à recyclage (on paye pour le vider 2/semaine et un à compost vidé aux 2 semaines)
J'aimerais que tout soit soit recyclé, soit composté.
Si vous avez des matières qui n'appartiennent ni à l'un ni à l'autre univers, peut-on l'adresser à la source?
Exemple, si on a un produit commandé est emballé dans une matière non écologique, on aviserait le fournisseur si c'est possible de le changer?
Si dans l'équipe on vient avec un lunch avec déchets, j'aimerais qu'on reparte avec.
Marie Michèle, on peut appliquer ce principe aux maisons, quitte à commander plus de bacs?
Est-ce que dans 2 semaines, vous pouvez me faire un retour sur la viabilité de ce projet?
J'aimerais qu'on inspire au niveau des entreprises, imaginez si toutes emboîtaient le pas.
N'hésitez pas à commenter et me revenir en privé si vous voyez des inconvénients.
Jacynthe

Nos démarches, réflexions et efforts, par ordre chronologique :

- J'avise les équipes

- Je ne prends pas de conteneur à déchets à nos quartiers de St-Bruno (*voir note plus bas).

- Certaines villes ne prennent pas le compost dans les commerces - on paiera pour le faire.

- Je change le format des déjeuners offerts pour un vrac plutôt que des sacs (on tente toujours de remonter à la source du problème).

- On m'avise qu'on doit avoir plus de bacs - on procède aux achats, ça doit être facile et agréable, on sent qu'on participe à un projet ensemble.

- Je vois pour nos éléments du bistro comment on peut aussi s'améliorer et les gestes que ça implique.

- Chacune de nos maisons nous partage l'état de la situation au niveau du recyclage, compost et poubelle (voir les photos plus bas). Certaines maisons nous mentionnent qu'il leur manque des articles (notamment des bacs) pour tendre vers le zéro déchet. Nous proposons aux équipes dans les maisons de se procurer ce dont elles ont besoin. Des points sont soulevés et sont à valider avec nos fournisseurs pour diminuer les déchets. C’est principalement au niveau du bistro et des emballages lors de la réception des produits. Nous réalisons qu’il faut trouver une alternative pour le ramassage du compost dans certaines de nos maisons. Une idée : mettre de l'avant que nous avons dans certaines de nos maisons des retailles et pelures de légumes à offrir en régal pour vos animaux.

- Quelques femmes, peut-être embarrassées de mettre un frein à mon enthousiasme, profitent de la visite de Sylvain (qui aurait préféré que ça soit dit à moi :)))) pour lui adresser leurs craintes : une fois par mois, elles doivent utiliser des items jetables - hey, ok! je comprends, je ne veux surtout pas stresser qui que ce soit, encore une fois, tout ce processus doit être agréable; alors oui ok, pour ça, on aura - pour l'instant - un sac poubelle; à condition qu'on n'en profite pas pour jeter ce qui se composte ou se recycle. Procédons à l'achat de petites poubelles avec couvercle disposées aux endroits appropriés : lors de la tournée des matières à répartir, nous aurons beaucoup de compost (tous les restants alimentaires, papiers, cartons, mouchoirs mêmes souillés, etc. c'est fabuleux d'avoir une poubelle à terre fertile), du recyclage propre et ce petit sac.

- Nous parlons avec le fournisseur des containeurs sur notre site industriel : le recyclage sera pris deux fois par semaine, le compost aux deux semaines, on s'ajustera - nous payons pour ce service.

-Certaines villes ne prennent pas le compost des commerces, hum, pourtant, voilà une ressource négligée; nous paierons pour l'instant en attendant qu'elles se réveillent (mais j'aimerais que les pelures de légumes soient servies aux animaux plutôt que directement données à la terre, on maximise ainsi leur potentiel, le fumier lui servira et engraissera la terre).

*Anecdote : nous avons eu l'occasion de séjourner dans un centre touristique où il n'y avait pas de poubelle, en fait, les « poubelles » étaient divisées en trois : compost, carton, plastique; j'ai pu acheter le livre qui explique toutes les démarches écologiques de ce centre pour voir aussi les photos de leur centre de compostage et recyclage, étant sur une île, les poubelles et l'enfouissement représentent des problèmes toxiques et dangereux, davantage dans leur « face » que pour nous qui les envoyons sur un autre continent (où des enfants risquent leur vie à classer ces montagnes) ou dans la mer; si on se retrouvait chacun et chaque entreprise à devoir gérer nous-mêmes nos déchets dans notre cour, on n'attendrait pas.

- Nous demandons à nos équipes d’analyser ce qui est mis à la poubelle (donc ni recyclé ni composté). Une liste d’articles se retrouvant à la poubelle nous est partagée et nous cherchons des solutions/alternatives pour chaque article afin de réduire au minimum. Tout le monde participe et donne ses idées. En s’y attardant tous ensemble, déjà les articles se retrouvant aux poubelles sont beaucoup moins nombreux! Nous devons trouver des solutions : par exemple, nos collants ne sont pas compostables; tout de suite, nous entamons des démarches pour faire imprimer nos sacs compostables. Il reste encore des articles qui se retrouvent à la poubelle, notamment les gants que nous utilisons dans les bistros et au labo. Sautez au 20 avril!

– La question des contenants pour les vracs salade me concerne, on paie très cher pour ceux-ci alors que les centres de compostage n'en veulent pas. On n'en recommandera pas, on change vers les contenants de carton compostables avec couvercles recyclables. Je propose à Dominique, notre responsable des bistros, de me valider si on peut proposer, conformément aux lois de la Mapaq, que vous apportiez vos contenants réutilisables et propres pour venir récupérer votre salade. On réfléchit à une marche à suivre dans les bistros tout en s'assurant que cela ne génère pas de déchets de notre côté. Comme la question d'horaire risque de poser problèmes (où mettre le vrac en attendant le plat, abandonner l'activité en cours pour remplir le contenant client, etc.), Sylvain propose qu'on tente le projet pilote avec la consigne de nos propres contenants réutilisables. Nous cherchons les contenants de verre assez volumineux pour commencer cette solution. On pourra même rapidement sérigraphier nos contenants Maison Jacynthe, sobres et chics, les clients assumeront la consigne de départ - puis n'auront pas à payer quand ils les rapporteront propres et reprendront remplis; nous stériliserons dans nos lave-vaisselles. On commencera par en mettre 3 dans le frigo avec les vracs de carton à côté; peut-être qu'éventuellement on aura que des plats réutilisables.

- 20 avril : Wow! Une autre solution est trouvée pour récupérer des articles qui se retrouvaient à la poubelle. Aussitôt nous adhérons, la boîte de l'entreprise Gozéro arrive le lendemain pour récupérer les gants de tous les bistros (lors de nos voyages dans les maisons, nous les récupérerons pour les accumuler dans la boîte mère) ainsi que du labo pour en faire la transformation en divers objets! Que nous sommes heureux! Ils offrent même la traçabilité dans le processus.

- Organisation Bleue : alors que je tente de raviver la fondation que j'ai créée avec mon père il y a 12 ans maintenant, j'ai pu réunir un éventuel CA à quelques reprises depuis l'été dernier; nous nous sommes donc penchés sur les actions que nous voulions entreprendre; il apparait sage dans les premiers temps de donner aux organismes qui oeuvrent déjà, qui sont en place depuis un moment et dont les gestes sont évalués. Le but, outre de tendre vers le zéro déchet comme entreprise, est de pouvoir nettoyer et planter la terre. Ainsi rapidement nous avons repérer l'an dernier l'Organisation Bleue qui prend soin des berges du fleuve. Nous profitons du jour de la Terre pour leur donner des fonds et ainsi contribuer comme on le peut, à cette urgence d'avoir des milieux aquatiques sains autant que des forêts et jardins luxurieux.

Cette série d'initiatives (là pour rester) s'ajoute à nos choix importants qui font la différence :

Utiliser des légumes, fruits & noix biologiques dans nos plats et préparations.
Utiliser au maximum des contenants de verre et côté maquillage, du carton recyclé au maximum.
Choisir des matières naturelles, pures, vierges, éthiques préparées de façon équitable.
Fabriquer ici (sauf pour le maquillage).
Éviter les emballages sauf lorsque nécessaire.
Utiliser du papier issu de source responsable pour nos livres et guides et en proposer une partie sous forme virtuelle.
Soutenir et donner aux femmes dans le besoin, aussi dans des milieux hospitaliers.
Nous avons opté pour les sacs compostables (plus dispendieux que les bouteilles de verre) pour qu’on puisse réutiliser les bouteilles à la maison.
Avec nos nouveaux quartiers, ayant tout sous un même toit, on évite le transport entre les matières, les produits finis, les envois.
Nous veillons et protégeons notre patrimoine (nos maisons sont ancestrales) et nous meublons d’antiquités soignées