On entend souvent, dans les salles de sport comme à la télévision, les termes acide lactique et lactate. Ils sont, à tort, fréquemment associés à la fatigue et aux douleurs musculaires qui peuvent être ressenties à la suite d’un entraînement. Il s’agit en réalité d’un mythe qui semble bien ancré dans l’esprit des gens qui s’entraînent, malgré les recherches démontrant qu’ils ne sont pas responsables des crampes ou des douleurs. Voici l’heure juste sur l’acide lactique et le lactate et leur rôle dans l’organisme.
Pour produire de l’énergie, le corps humain utilise l’adénosine triphosphate (ATP). Il s’agit d’une molécule permettant de transformer en « travail » l’énergie présente dans le corps humain; produire un mouvement par exemple. Les cellules contiennent une faible quantité d’ATP. En fait, les ATP stockées dans les cellules permettent de produire, sur le champ, un mouvement rapide de quelques secondes, comme un saut ou un sprint. Mais l’organisme a toujours besoin d’ATP, particulièrement lorsque la demande en énergie augmente pendant un exercice. Pour pallier ce problème, le corps produit continuellement de nouvelles cellules ATP, c’est ce qu’on appelle la synthèse. Parmi ces processus de formation de l’ATP, on retrouve ceux qui sont anaérobies, c’est-à-dire qui ne nécessitent pas d’oxygène, et ceux qui sont aérobies, c’est-à-dire qui requièrent la présence d’oxygène. La glycolyse, un de ces processus de production d’ATP, fournit de l’énergie à partir de la dégradation du glucose présent dans les muscles et peut fonctionner sans la présence d’oxygène. Cette filière énergétique agit de façon prédominante au cours des premières minutes d’exercice, en particulier s’il est très intense. Il y a alors production d’acide lactique. Lorsqu’un exercice intense dépasse environ 2 minutes, il y a nécessairement une accumulation d’acide lactique. Or, celui-ci se dissocie rapidement en hydrogène et en lactate. Ainsi, la sensation de fatigue musculaire ou même de brûlement serait plutôt provoquée par la présence d’hydrogène qui cause une acidose musculaire.
Le niveau d’acidité qui survient après l’effort met environ 10 minutes avant de revenir à une valeur de repos.
Cependant, seulement 2 à 3 minutes suffisent pour retrouver une bonne capacité de performance après un effort de haute intensité.
Quant au lactate, il est faux de croire qu’il pourrait être un déchet ou encore la cause de crampes ou de fatigue musculaire. Au contraire, s’il n’est pas réutilisé localement par les muscles qui sont directement sollicités par un exercice, il sera transporté et utilisé comme substrat énergétique par les autres muscles, le cœur et les reins.
Pour conclure, ni l’acide lactique et ni le lactate ne sont responsables des douleurs musculaires liées à l’exercice. D’ailleurs, la pratique d’exercices courts et intenses (de 10 secondes à 5 minutes) peut avoir des effets très bénéfiques en repoussant le seuil où l’accumulation d’acide lactique se produira, réduisant ainsi l’acidose musculaire provoquée par la présence trop grande d’hydrogène. Il en résultera de meilleures performances athlétiques.