Je crée un jardin forestier fruitier permanent pour y recevoir les écoliers. J'ai pris connaissance des principes de la permaculture en écoutant une émission américaine de mon ami Claude Genest il y a des années. En voyant le paradis naturel qui l'entourait, j'ai voulu reproduire et vivre un tel environnement. Suite à une émission de radio sur les pelouses comestibles, j'ai été mise en contact avec Bernard Alonzo, permaculteur et conférencier qui a déjà vécu mon projet de rêve. Mais ce dernier est trop souvent à l'étranger, appelé sur d'immenses projets porteurs! Qui peut me guider, m'enseigner?
Voilà qu'une amie me présente une connaissance qui fait venir un auteur chez moi qui me dit que je devrais me pointer à la grange verte de L'Île-Perrot. Son propriétaire, Ken, y fait pousser des arbres fruitiers rustiques, sans pesticides, sans engrais, sans arroser depuis les 40 dernières années. J'y étais le lendemain!
Puis, Ken est venu chez moi pour mesurer l'ampleur de mon rêve et vérifier que mon désir était bien de recréer une forêt nourricière et non des rangs agricoles unidimensionnels...
Lorsqu'il est arrivé, il a regardé autour de lui les dizaines d'arbres qui vivent sur mon terrain et s'est exclamé : "C'est un désert de nourriture ici". Phrase marquante pour moi. "Rien ne te nourrit! Que se passerait-il si les épiceries fermaient?" Et, plus loin dans notre discussion : "Pourquoi planter des peupliers? Ce sont des arbres qui ne servent à rien, ils poussent vite... reflet de notre société: on veut de la vitesse, de la performance (...) À partir de maintenant, ne plante que des arbres, buissons, racines qui te nourriront... On se servira de tes peupliers comme supports pour les vignes à kiwis".
Coup de foudre! Je prends des notes! Ken est docteur en chimie, professeur et maitre en jumelage gagnant, visionnaire aussi. Je n'en connais pas d'autres qui savent appliquer de façon concrète et gagnante une oasis enchanteresse comme la sienne où chaque arbre de l'immense forêt (plusieurs dizaines d'acres) a une fonction, desquels son fils a déjeuné et collationné avant et après l'école. Ses plantations résistent, durent, nourrissent. J'avais une vision pour m'entrainer au calme lors de mon apprentissage de l'autohypnose (sans aller trop loin de mon présent texte!) pour mon dernier accouchement. Cette vision idéale était un jardin d'éden grâce auquel nous étions autonomes, nous pouvions manger directement des arbres (noix, fruits, ...). Nous y étions en harmonie, prenant le temps de vivre, de respirer, de regarder les oiseaux, de rire. Je l'imaginais au Maroc. Et bien, je l'ai vu à L'Île-Perrôt!
J'ai suivi un stage avec Ken, grand artisan d'une nature fonctionnelle et intelligente. J'ai appris comment préparer, sans frais, à créer le mien dès le printemps prochain. Et voici la première étape:
Préparer, sans frais, votre prochain jardin fruitier maintenant:
Si vous mangez un fruit d'ici, bio et résistant (de ce que je comprends, la nature est résistante si l'arbre n'a pas été arrosé de produits, dure et donne de superbes fruits pas piqués!), gardez-en (avec la permission de sa ferme si possible) les pépins, les noyaux, les graines! J'ai ainsi réservé plusieurs pépins des fabuleux kiwis qui poussent ici!
Vous les lavez et les gardez dans une bouteille (ou pot Mason ou petit contenant) avec assez d'eau:celle-ci empêchera la moisissure de s'installer.
Fin janvier, vous pouvez les mettre dans un promix (stérile, antifongique), au frais.
Fin mars, vous mettez vos plateaux (des tapis de bottes d'hiver par exemple) au chaud.
Fin avril, vous pouvez planter dehors! Jamais en pot ("C'est comme si on vous attachait les jambes ensemble") et sans calcul: la nature se chargera de créer son équilibre. Ken a planté ses arbres à noix à un pied d'intervalle alors que les spécialistes lui expliquaient que ce n'était pas la règle à suivre. Ils ont tous poussé et atteint des cimes merveilleuses. Chez lui, les buissons sont des lieux de juxtaposition de raisins, pommes-poires, pêches, etc. Une vie et une faune riches sur lesquelles il peut compter, contrairement à moi avec mes peupliers! Mais la situation saura vivement changer, croyez-moi! Je suivrai ses propositions, fruit de ses connaissances et vous les partagerai avec grand plaisir! Se nourrir dans sa cour, de son jardin. "Les noix sont des protéines de grande qualité (pleines d'antioxydants) données par les arbres, 1 peut nourrir une famille de quatre, quelle économie d'énergie incroyable" en mentionnant que ça prend en moyenne 50 gallons d'eau pour avoir de la protéine d'un seul animal contre 0 pour celle d'un arbre!
Son oasis, il l'a créé en majeure partie avec des graines.
Signée, l'agriculture à son meilleur.