Ahhhhh! Ça faisait longtemps que je vous en avait parlé. Il faut s'en imprégner pour désirer communiquer ces façons, si bonnes pour les enfants.
Intro : Louis avait 3 ans quand j'ai voulu et vu (dans ma tête) une école différente pour lui. Je souhaitais plus que tout qu'il garde la lumière dans ses yeux, cet éclat que j'ai vu disparaître chez d'autres rentrés quasi forcés dans un lieu froid, où parents sont craints et refusés à la porte d'entrée, où rangs et sonneries siègent pour garder sans mots, les enfants à ranger et contrôler. Trop dur? Et pourtant...
Je souhaitais que mon Louis reste enfant (phase à chérir, être enfant avant d'être adulte).
Aussi, le connaissant et ayant passé ces 5 premières années à ses côtés, je n'avais pas besoin qu'un autre me le classe avec des chiffres (et saviez-vous que nombre d'enseignants viennent me voir après mes conférences me disant à quel point ils sont tristes de noter petits et plus grands? mais apparemment que nous, parents, exigeons des numéros pour se rassurer... se rassurer de quoi? qu'y a-t-il à craindre? est-ce que bonnes notes est gage de réussite de vie?).
Ma réflexion qui m'a poussée pendant 3 années à suivre les démarches pour voir naître une école différente suivait mon expérience : après des études au privé, à l'international, en sciences pures avancées réservées aux premiers de classe, j'étais complètement perdue, je ne me connaissais pas, pas plus mes passions ou ce que je souhaitais dans la vie. Je frôlais les murs, je m'y serais cachée. J'étais sans outil de vie, sans possibilités d'échanger avec autrui... et triste à en mourrir. Littéralement. Et j'étais première de classe. Le mien n'est pas le sort de tous les enfants. Mais j'en ai lu des témoignages depuis l'ouverture de "mon" école, et force est de constater que plusieurs ne sont pas bien, ne sont pas valorisés, sont déprimés, vomissent le dimanche soir à l'idée de rentrer le lendemain avec ce poids, ce sentiment de ne pas être à la hauteur, cette peur d'être identifié comme tel, comparé aux autres, ridiculisé... Je ne parle même pas d'intimidation. Vous saviez que 70% des enfants au primaire sont fatigués et que 30% font de l'insomnie?
Je souhaitais que mon fils reste enfant et garde la lumière dans ses yeux. Je voulais protéger son enthousiasme, cet élan inné d'apprendre, par le jeu, par l'expérience, en reproduisant, en étant guidé, accompagné... Qu'a-t-on soudainement à vouloir imposer? s'imposer?
Imaginez-vous ma surprise quand une fois les portes ouvertes, j'ai pu lire les témoignages de vies changées. D'une mission bien égoïste, d'autres familles ont pu profiter et s'épanouir. Parce qu'on est bien malheureux lorsque notre enfant souffre. ET une pacotille peut l'affecter, imaginons quand c'est sérieux. Imaginez-vous quand j'ai pu être témoin de ces enseignants bienveillants qui font autrement : qui valorisent chaque succès, petits et grands, le dessin compte, c'est pas pour tous les enfants les mathématiques et ceux qui ont de la difficulté avec ne les choisiront pas comme métier, on est d'accord. Des enseignants qui parlent aux enfants, n'est-ce pas merveilleux? ET bien sûr que les enseignants n'ont pas à être à l'alternatif pour être merveilleux. Je me demandais toujours comment ils faisaient pour arriver en prenant tout ce temps avec les enfants. Et pourtant.
Ah je vous en parlerai souvent. Je sais que vous appréciez et en souhaitez autant.
Ce matin, j'étais avec Charles, dans la classe du parfait prof pour lui, aimant tant la science. Une classe 3-4-5-6. Wow et wow. Les grands apprennent en accompagnent les plus jeunes, et les plus jeunes veulent être comme les plus grands. Et ainsi ces grands ne se prennent pour des plus grands que les autres dans la cour de récré.
Et mon Louis? Secondaire 2, dans une école publique de son choix, je le souhaite toujours heureux. Le passage ? Comme pour les autres. Particulièrement sans accroc au niveau des apprentissages. L'alternatif rend autonome et responsable. Il a du apprendre c'est quoi des devoirs et des examens. Ils me servent de guide pour l'accompagner, à distance cette fois, un ado ne veut pas sa mère dans sa classe! On l'aura compris. Je lui fais confiance mais je veille de proche. Un ado, c't'un ado.
Je partagerai avec vous parce que l'enseignement autrement gagne à être connu et appliqué. Si vous saviez à quel point mon film (50 minutes) fait du bien et que les réponses aux questions qu'on se pose autant comme parent que comme société s'y trouvent. J'ai filmé pendant 5-6 ans, depuis l'ouverture de l'école jusqu'au printemps, j'ai invité des spécialistes de l'enfance qui nous offrent des pistes que chaque famille peut vivre dès maintenant. Fondamentalement, le changement part de chacun de nous. J'ai offert mon film à la télé pour qu'il soit diffusé et visualisé par le plus grand nombre. Surprenant, l'État préfère investir des millions sur comment on fait ailleurs alors qu'on fait si bien ici, et déjà. Tout est là, trop facile? Le changement par de chacun de nous. Croyez-moi. Et n'attendons pas après l'État!! Je le répète et si quelqu'un peut le transmettre à Mélanie Joly, plusieurs centaines voire milliers de parents nous ont partagé l'importance et l'inspiration transmise par ce film. J'me dis que desfois, puisque ça ne coûte rien puisque je l'offre, est-ce que Radio-Canada pourrait enrichir la communauté en le diffusant? En période de restrictions et coupures budgétaires, et de recherche de contenu, attrayant non?
Au final, ma remise en question ne concerne ni l'école ni l'enseignant (je le mentionne à nouveau, de bons enseignants se trouvent partout) mais plutôt dans la pression qu'on impose aux enfants, principalement nous les parents!
Réunissez-vous autour de "Grandir Heureux" comme le font nos cousins français (plusieurs projections m'ont été demandées depuis mai). ET moi je continuerai de partager mes réflexions au gré de ces textes que j'aime tant vous partager.
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