Le mot «cosmétique» vient du grec «kosmein» qui signifie mettre de l’ordre, harmoniser. On est loin du compte avec cette industrie qui compte près de 10 000 ingrédients dont la majorité est plus que douteuse.
Depuis que je fabrique des produits cosmétiques naturels, c'est-à-dire depuis des années, je me rends compte que l’industrie gave ses produits d’ingrédients de base qui sont au mieux inutiles pour notre peau ou au pire des ingrédients dangereux pour notre santé.
La consommatrice qui expose sa peau à toute sorte d’ingrédients chimiques risque un jour de payer le prix de cette course effrénée à vouloir rajeunir à tout prix.
Les ingrédients de base :
Comme vous savez, la liste des ingrédients cosmétiques est inscrite sur les contenants par ordre décroissant. Les deux premiers ingrédients que nous pouvons identifier dans la majorité des produits cosmétiques sont de l’eau et un dérivé de la distillation de l’huile minérale, donc un sous-produit de l’industrie pétrochimique. Ces belles petites émulsions blanches ne sont que de l’eau avec, par exemple: paraffinum liquidum, petrolatum, ozokerite, cera microcristallina, hydrogenated polyisobutene, etc. La liste est longue. Ces ingrédients bon marché sont dans le meilleur des cas des agents qui empêchent la déshydratation puisqu’ils forment un film occlusif sur la peau et sont éliminés lors du prochain nettoyage du visage. Cependant, ces ingrédients sont totalement inutiles pour la peau. Ils ne stimulent pas les fonctions de la peau et ne sont pas du tout absorbés et métabolisés par l’épiderme. En revanche , les huiles végétales sont en harmonie avec la peau. Elles sont métabolisées et «digérées» par les enzymes qui sont à la surface de notre épiderme. Les huiles végétales sont assimilées par la peau, pas les huiles minérales.
Pourquoi les dérivés de l’huile minérale sont-ils si populaires? Eh bien, la réponse est simple; ils sont très bon marché, donc très lucratifs pour le fabricant. Ils ne rancissent pas (ce qui évite l’utilisation d’antioxydants comme le BHT et BHA). Puisqu’ils ne rancissent pas, on peut les stocker longtemps. Ils sont aussi tout à fait inodores. On peut donc les parfumer à souhait avec n’importe quelle fragrance sans qu’il y ait interaction avec un ingrédient de base (ce qui n’est pas le cas avec les huiles végétales). Ces substances sont faciles à travailler pour fabriquer des émulsions «huile dans eau» ou «eau dans huile». Bref, c’est le rêve de tout cosmétologue.
Par contre, en cosmétologie naturelle, nous nous refusons systématiquement tout ingrédient dérivé de l’industrie pétrochimique, car contrairement aux huiles végétales, ces ingrédients ne stimulent pas les différentes fonctions de la peau et ne permettent pas de la régénérer. Ils sont totalement inassimilables et empêchent la respiration des tissus cutanés.
Les fragrances :
Le consommateur, c’est bien connu, est séduit et achète à l’odeur. Une palette de plusieurs milliers de fragrances synthétiques est à la portée du cosmétologue pour séduire notre nez. Cependant, les fragrances synthétiques ne sont pas du tout inoffensives. Dans toutes les recherches menées aux États-Unis ou en Europe, les fragrances synthétiques sont toujours dans la majorité des cas au premier rang des allergènes au niveau cutané. Une recherche démontre qu’en Allemagne une personne sur trois a des réactions cutanées à la suite de l’exposition à des substances odorantes synthétiques. On parle donc d’allergies de contact, l’urticaire, l’asthme, rhinoconjonctivite et réactions générales d’irritations. Il suffit alors de cesser l’usage du produit. Outre les allergies, nous trouvons une substance toxique beaucoup plus insidieuse, il s’agit des phtalates contenus dans la majorité des parfums et matières premières olfactives synthétiques. Lorsqu’il est mentionné «parfum» sur votre crème, vous pouvez être presque certaines que des phtalates sont présents. Ils s’accumulent dans l’organisme et sont qualifiés de «perturbateur endocrinien» ayant une incidence sur le système reproducteur et un potentiel cancérigène. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe le DEHP (un type de phtalate) parmi les causes possibles de cancer. Aux États-Unis, selon le programme national de toxicologie (National Toxicology Program ou NTP), le DEHP est considéré comme étant vraisemblablement un agent carcinogène pour l’humain.
Les conservateurs :
Sous prétexte d’éviter tout risque de contamination, on ne lésine pas à «surdoser» au niveau des conservateurs. Cependant, il y a un potentiel allergène élevé pour les conservateurs de synthèse. Les plus populaires sur le banc des accusés: les parabènes. Certaines études aux États-Unis nous montrent que ce sont les parabènes qui sont le plus à risque de faire développer des allergies cutanées. Aussi il ne faut surtout pas négliger l’effet cumulatif des parabènes dans les tissus adipeux.
Depuis, on suspecte ces conservateurs d’être à l’origine d’une perturbation du système endocrinien : leur danger potentiel, inconnu jusqu’alors, proviendrait de leur capacité à mimer l’action des hormones féminines en s’attachant aux récepteurs d’œstrogènes des cellules de l’organisme. Et justement, les facteurs hormonaux sont prédominants dans le développement d’un cancer du sein. Il n’y a jamais eu de recherche qui démontre formellement le lien entre les parabènes et le cancer du sein, mais il ne faut pas négliger cette possibilité.
Une étude menée par un groupe de chercheurs de l'Université de médecine de Tokyo a montré que le méthylparaben, appliqué sur la peau à une concentration telle qu'on le trouve dans les produits cosmétiques, accélérait le vieillissement cutané si la peau était exposée au soleil.
On trouve des parabènes dans approximativement 80 % des produits cosmétiques, incluant crème, lotion, gel-douche, shampooing et même des crèmes hypoallergéniques prescrites par les dermatologues.
En Europe, d’autres études nous montrent que ce sont les chlorocétamides et le quaternuium-15 qui causent le plus d’effets indésirables au niveau cutané.
En revanche, il existe des conservateurs très performants qui empêchent toutes proliférations bactériennes et fongiques. Il s’agit bien sûr des huiles essentielles. Depuis 34 ans que je travaille avec ces merveilleuses petites molécules aromatiques et je peux vous affirmer qu’elles sont mes grandes alliées. Outre leurs bienfaits au niveau cutané, elles représentent les conservateurs les plus formidables que l’on peut avoir dans un produit cosmétique.
Le dossier de l’industrie cosmétique est large à couvrir et je n’ai soulevé que quelques éléments concernant que les crèmes et lotions. Je n’ai pas abordé le maquillage, les filtres anti-UV, les déodorants qui, il faut le dire, n’ont pas bonne presse. Si ce sujet vous intéresse, je vous suggère vivement un livre formidable sur le sujet (voir référence ci-dessous). Un livre-choc qui changera vos habitudes d’hygiène en soin cutané.
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Réf : La vérité sur les produits cosmétiques, Rita Stiens, éd. LEDUC.S, 2005
Voici un bel article sur le sujet écrit par la journaliste Isabelle Morin à La Presse.ca