Une amie qui vise l'autonomie

Written by: Jacynthe
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Published on: April 20, 2015
Une amie qui vise l'autonomie

...sur la photo, la mini serre intérieure 2015 de mon amie Julie

Je lis le premier livre de Sarah Elton Locavore, une columniste canadienne torontoise, après avoir lu son dernier livre Consumed - food for a finite planet or how will we feed the world by 2050, et c’est absolument passionnant.

Dans Locavore elle fait le tour de la situation alimentaire canadienne, tandis qu’elle ouvre à l’international dans son 2e bouquin en observant des initiatives un peu partout à travers le monde.

En gros: le bio est plus viable et profitable pour les cultivateurs dans la mesure où ils arrivent à créer des réseaux qui coupent les "middle men" et vendent, par Coop ou CSA, directement aux consommateurs. Mais sans le bio la culture est dépendante  d’inputs coûteux (graines, engrais, fertilisants, pesticides) qui bouffent toute la rentabilité. Avec le bio et le retour aux cultures traditionnelles, on récolte nos semences, donc pas d’investissement financier nécessaire (on revient à une conversation que j’avais eue avec ton chum et toi l’été dernier, j’ai de la suite dans les idées).

Je m’applique à créer ce réseau de directement à la ferme pour ma famille dans un premier temps et ma première observation: il faut rallier aussi les producteurs de produits uniques (sirop d’érable, champignons, fruitiers, etc.). Les maraichers qui produisent varié sont plus concernés par les paniers comme on les connait, mais les producteurs de pommes qui passent par les paniers (de Lufa exemple) coupent déjà leur profit (je m’approvisionne au verger bio d’Oka depuis cette année, leurs pommes sont incroyables et c’est un couple de traducteurs qui tient le verger, très sympathiques et intéressants, de la nouvelle graine de cultivateurs modernes je dirais). Bref il faut trouver une façon de réseauter les petits producteurs en genre de coop.

Dans Locavore, Elton parle de culture en serre d’hiver, donc dans une serre non-chauffée, qui choisit ses variétés de légumes et qui produit avec un taux de rendement impressionnant et très rentable, mâche et autres verdures, tout au long de l’hiver. Il plante ses carottes en août et récolte l’hiver. Bref c’est très intéressant et ça vaudrait la peine de s’y pencher je trouve; les serres chauffées orientées tomates/poivrons/concombres c’est super, mais très couteux comme agriculture, et dans une perspective de nourrir tout le monde, il faut ça mais aussi autre chose.

Farming on the back side of the calendar, est le nom de la technique américaine, Cookstown greens est la ferme au nord de Toronto qui en est la version hiver canadien.

Sinon dans Consumed elle dresse un portrait très clair et alarmant (faut le dire) de l’état des semences dans le monde, de la perte de biodiversité alimentaire, et je pense qu’il y a vraiment de la sensibilisation à faire à ce niveau, des raisons qui dépassent de loin notre santé individuelle pour lesquelles nous devons soutenir par nos achats une agriculture locale, bio et sans OGM afin de préserver nos cultures ancestrales. Slow food fait aussi ce travail, mais y’a pas que le melon de Montréal qui doit être aidé...

Voilà, quand j’ai lu sur les serres d’hiver j’ai pensé à toi. Sinon j’ai acheté mes semences à la fête des semences du jardin botanique il y a quelques semaines, et hier chez Que Pousse je suis allée me chercher une mini serre pour mes pousses et verdures à l’année et deux petites serres pour partir mes semis. Je réintégrerai le vermi-compostage et serai donc auto-suffisante à l’année si je maintiens le cap, pour mes pousses et laitues. Je compte convertir une partie (la plus vaste possible) de mon parterre avant en potager, et on verra bien si je créerai un précédent dans les règlements municipaux de Verdun.

Sinon, je participerai aujourd’hui pour la 3e fois à troc tes trucs, dans Villeray cette fois, ça fait des années que ça m’intéresse et je trouve que c’est un super système.

Par une belle journée ça pourrait facilement se faire sous le modèle de la foire extérieure d’ailleurs.

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