L'importance des bons gras, avec Pierre Haddad

 

3 : 00 - Est-ce nécessaire de vieillir avec de la difficulté à marcher, sans énergie, en mauvaise santé?

Cela dépend de chacun de nous et de ce que la vie nous donne comme jeu de cartes. Partant d'un jeu de cartes moyen et de la manière dont nous jouerons ces cartes, nous aurons une partie qui durera plus ou moins longtemps.

Effectivement, nous avons tout ce qu'il faut pour bien vivre, mais nous vivons dans un monde qui nous met à l'épreuve.  La vie que nous menons peut être très stressante; gérer famille, travail, enfants. De plus, avec l'aspect « commercialisation », nous sommes bombardés au niveau technologique mais aussi au niveau des offres alimentaires qui sont très bonnes au goût et qui ont une texture qui plaît au palais, mais qui ne sont pas nécessairement les bons choix.

 

4 : 00 - Bons gras, mauvais gras et métabolisme

C'est une question de choix que nous faisons dans la vie par rapport à ça. C'est très difficile car le corps est fait pour aimer les choses riches en énergie car il n'y a pas si longtemps de cela, nous vivions des cycles de faim et de plénitude, au temps des chasseurs-cueilleurs. Bien que cela fasse des dizaines de milliers d'années, l'évolution ne se fait pas en criant ciseau au niveau des changements génétiques pour l'adaptation des espèces. 

Nous sommes donc un peu dans cette même situation. Notre intelligence a fait que nous avons réussi à créer des outils et des machines pour nous faciliter la vie mais ceux-ci diminuent la nécessité de l'activité physique. 

Non seulement y a-t-il plein de malbouffe, mais il n'est même plus nécessaire de sortir de son siège de salon; la nourriture vient directement à notre porte!

 

6 : 30 - Qu'est-ce que le syndrome métabolique ou comment peut-on voir la mauvaise santé métabolique s'installer?

Le corps est bien fait.  L'excédent de calories est emmagasiné sous forme de graisses. C'est pour cela que les aliments riches en gras sont bons au goût, agréables.  Notre corps est programmé pour aimer cela justement pour en consommer puisqu'il s'agit d'énergies denses que nous pouvons accumuler, stocker. 

Effectivement, le gras abdominal a été trouvé comme étant métaboliquement plus « dangereux »   que les autres dépôts de graisse. Nous sommes encore à essayer de comprendre toutes les ramifications de cela. 

Le métabolisme, en général, est « ce qui entre et ce que nous faisons avec ». 

Nous avons besoin des trois macroéléments : les protéines, les graisses et les sucres. Et là, évidemment, il y en a de toutes les sortes : de bonnes protéines et de moins bonnes protéines (assimilables ou moins assimilables), des bons gras et de moins bons gras, des bons sucres et de moins bons sucres aussi. 

 

8 : 10 - Parlons un peu des gras

Le gras est une source d'énergie plus dense qui est utilisé par l'organisme. Il y en a plusieurs sortes.

Pour illustrer ceci, il faut comprendre un peu la structure des molécules. Ce sont des hydrates de carbone. 

La forme du glucose est un cercle (qui ressemble au logo de Desjardins) avec des carbones, des oxygènes et des hydrogènes.  Ce sont des énergies rapides, primaires et la source préférentielle du cerveau.

Les graisses ressemblent plus à des cheveux, des fils de différentes longueurs.  Nous entendons parler de gras saturés et de gras insaturés.

Pour les gras saturés, il y a le plus possible d'hydrogène sur les carbones. Il s'agit d'un fil très flexible pouvant s'enrouler pour faire de petites boules.

Quant au gras insaturés, ils ont moins d'hydrogène, ce qui fait des liaisons doubles entre les carbones qui sont beaucoup plus rigides. Ainsi, les « cheveux ou le fil » demeurent beaucoup plus droits. 

Partout dans notre corps, les cellules sont enveloppées d'une membrane pour se délimiter les unes des autres. La nature est brillante!  Comment on peut faire cela?  Et bien on va mettre des graisses!  Les gras et l'eau ne se mélangeant pas; c'est brillant pour la nature d'avoir fait des membranes avec de la graisse pour délimiter chaque cellule. Les bonnes graisses étant plus rigides. elles vont pouvoir s'aligner pour faire une couche, une membrane autour des cellules. C'est une façon d'expliquer à quoi servent les bons gras.

C'est partout dans notre corps, et cela permet à tous nos récepteurs et à toutes les choses pour que la cellule perçoive ce dont le corps à besoin. Cela fonctionnera mieux si la membrane contient les bonnes proportions de gras saturés et insaturés. 

 

13 : 10 - Les mauvais sucres versus les bons sucres

Ce sont les sucres simples versus les sucres complexes.  Par exemple, les légumineuses sont des sucres complexes. Les céréales, le riz et le pain blanc sont des sucres très simples, donc qui s'absorbent très rapidement, occasionnant des pics de glucose. Ces pics de glucose amènent le pancréas à « freaker » et à produire beaucoup d'insuline pour réagir à ce sucre qui entre soudainement.

Les sucres complexes sont absorbés beaucoup plus lentement laissant la chance au pancréas de réagir, et à l'insuline d'agir et d'utiliser ce sucre plutôt que de « freaker », puis d'essayer de l'emmagasiner sous forme de graisse. L'insuline favorise le stockage de l'excédent de sucre sous forme de graisse.  C'est cela aussi qui fait que nous engraissons, avec tout l'excédent de calories dans l'alimentation.

 

14 : 25 - Les bons gras et les mauvais gras

Nous revenons à ce qui a été expliqué plus tôt en lien avec les gras saturés et insaturés en termes de « cheveux qui peuvent se mettre en boule » et de « cheveux plus raides ». 

Les gras insaturés (les cheveux plus raides) : 

Il a été montré qu'ils préviennent, par exemple, l'arthérosclérose qui est un rétrécissement des vaisseaux sanguins.  Cela arrive lorsque la graisse s'accumule en dessous de la paroi. Il y a des cellules qui sont là pour les enlever, mais lorsqu'il y en a beaucoup, elles finissent par grossir, envoyant un signal au corps qu'il y a quelque chose qui se passe là. En réponse pour réparer, le corps envoie des cellules immunitaires, puis fait de l'inflammation afin d'essayer de s'en débarrasser.  Cela ne fait qu'accentuer cela.  Ainsi, le muscle autour des artères s'épaissit, puis il y a carrément des dépôts de graisse. 

En image, pensons à un boyau d'arrosage dans lequel il y aurait des dépots. Si des « cochonneries » s'accumulent à l'intérieur de celui-ci, cela réduira la taille à l'intérieur du boyau.

Ainsi, cela réduira la taille du vaisseaux sanguins créant des problèmes pouvant aller bloquer jusqu'à 90 %.  Et à ce moment, il suffit d'un petit caillot pour causer, par exemple, une crise cardiaque.  

C'est vraiment cela lorsque nous parlons de bons gras et de mauvais gras. 

Comme je le disais plus tôt, l'huile et l'eau ne se mélangent pas, donc dans notre corps, afin de transporter les lipides partout, ils ne sont pas laissés libres dans notre sang, car cela ferait des gouttelettes de lipides. Donc, ils sont liés à des protéines. Ce sont les fameuses lipoprotéines.  

Lorsque nous parlons du cholestérol, ce sont en fait les protéines qui transportent les graisses, et le cholestérol en fait partie mais il s'agit d'un autre type de graisse que les acides gras dont j'ai parlés.

Les bons gras aident à réduire cette accumulation dans les parois et à mieux gérer la répartition et l'action des graisses dans le corps. Ils aident aussi les membranes des cellules.

 

17 : 45 - QUESTION : Même si je suis sédentaire, est-ce que je dois prendre des bons gras?

Absolument! 

Le dogme nutritionnel de diminuer les gras, de ne pas manger gras, est encore bien incrusté. C'est toutefois de plus en plus accepté que ce n'est pas vrai, qu'il s'agit d'une meilleure solution, que les sucres sont beaucoup plus dommageables que les graisses. Il faut cependant regarder que ce soit les bonnes graisses.  

 

18 : 30 - Où retrouve-t-on les gras insaturés (les bons gras) ? 

Nous retrouvons les gras insaturés dans les produits végétaux, les huiles, les fruits gras comme les avocats.

 

19 : 20 - Plus il y a de ces petits fils-là en circulation libre, appelés les acides gras libres, cela favorise beaucoup la résistance à l'insuline malheureusement. Cela fait en sorte que nos tissus réagissent moins bien à l'insuline et donc le cycle décrit plus tôt avec les pics et la mauvaise gestion de l'énergie dans le corps va s'accentuer. C'est un peu un cercle vicieux.

Nous avons besoin de manger des protéines, des gras et des sucres. Ce ne sont toutefois pas les sucres rapides et les sucres transformés qui sont les bons sucres.  C'est cela que nous retrouvons un peu partout.  Nous revenons au goût! Le goût sucré est quelque chose qui est en nous et que nous avons besoin de détecter lorsque nous mangeons.  

Les trucs amers - pour les plantes médicinales, moi j'aime ça un peu car c'est actif! -  mais la majorité de la population aura une aversion. Nous ne recherchons pas le goût amer contrairement aux goûts sucré et salé que nous sommes programmés à aimer. 

 

23 : 15 - Huile hydrogénée

Lorsque l'on voit « huile hydrogénée », il s'agit d'une transformation des bons gras en mauvais gras, pour la texture.  Les gras saturés ont cet aspect-là. En technique alimentaire, ce sont des gras qui sont utiles pour la texture, pour la palatabilité.

 

24 : 40 - Est-ce que le beurre est bon?

C'est riche en gras saturés.

Le beurre n'est pas mauvais comme tel pour la santé, mais tout est dans la modération.  

Je préfère cuisiner avec l'huile d'olive et les huiles végétales.  

C'est aussi une question de goût.

 

25 : 20 - Variez! 

Si nous sommes tout le temps dans une routine alimentaire et que les mauvais éléments s'immiscent dans celle-ci parce que ce sont des choses que l'on aime goûter...

Donc, varier et mettre de la couleur dans son assiette aidera beaucoup, ainsi qu'une bonne variété de protéines. 

 

 

* Cette transcription des propos du direct est dans le but de vous permettre de retrouver facilement les thèmes qui vous intéressent et les informations que vous recherchez.  Maison Jacynthe se décharge de toutes responsabilités. L’ensemble de l’information contenue sur cette page ne cherche pas à substituer un traitement allopathique, justifié ni écarter l’expertise du corps médical. Il revient à chaque individu de prendre en charge sa santé, de s’informer et d’apporter les changements nécessaires afin d’améliorer sa condition. La supervision thérapeutique, par un professionnel qualifié dans le domaine de la santé est évidemment suggérée.