Tout récemment dans le Journal de Montréal, on rapportait qu’une étude québécoise a démontré les bienfaits de l’activité physique pour réduire la graisse viscérale. La solution accessible, selon la nouvelle étude, est de « faire de l’exercice ».1
Ces chercheurs alertent sur les risques liés à la graisse viscérale, qui est une cause majeure de la surpopulation dans nos hôpitaux. La graisse viscérale se forme sous l’enveloppe musculaire de l’abdomen (la bedaine dure) et autour de certains organes comme le foie et le cœur; le quart de la population serait touchée par ce problème - facteur de risque pour plusieurs maux, comme le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires, certaines formes de cancer, la maladie du « foie gras » et même le déclin cognitif.
« L’obésité viscérale est une cause majeure de ce qui remplit nos hôpitaux », résume le professeur Després au Département de kinésiologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval.
- Le professeur a supervisé une étude à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec–Université Laval, auprès de 11 hommes d’une soixantaine d’années, des cyclistes récréatifs, pour qu’ils puissent relever un défi un peu spécial, soit parcourir 1,144 km à vélo en une semaine, sur la rive sud de Québec. Le défi a été réalisé pendant les étés 2018 et 2019 et les résultats ont été diffusés en septembre 2024 dans une publication scientifique américaine.
- Ils ont été évalués par imagerie médicale pour mesurer leur taux de graisse viscérale avant et après. Pour limiter la perte de poids des cyclistes autant que possible, on a augmenté leur alimentation pour bien isoler ce facteur.
- Résultat : Après une semaine, il y a eu une diminution de 14,6 % de la graisse viscérale chez les participants. Ils ont diminué leur tour de taille de 3 cm et présentaient un taux significativement plus bas de graisse au foie par rapport à un groupe contrôle d'individus moins actifs.
- Les onze participants de la recherche, y compris le professeur qui a aussi pris part à l'expérience, ont fait 1140 km à vélo en une semaine, en suivant un circuit dans la région de Bellechasse. Cela indique que même sans perdre du poids, l'activité physique permet de mobiliser cette graisse, selon Dominic Chartrand, étudiant au doctorat en kinésiologie et en médecine, à l'Université Laval, et auteur principal de l’étude.
D'après les chercheurs, il est envisageable d'en tirer des leçons pour la vie de tous les jours, sans avoir à recommencer cette pratique extrême.
- L'exercice est qualifié d'outil incroyable par Jean-Pierre Després, car aucun médicament ne peut pleinement exploiter les bienfaits de l'exercice physique sur la santé physique et psychologique.
- Le spécialiste encourage à manger mieux, plutôt que d’adopter des régimes alimentaires restrictifs.
Selon l’article scientifique, publié dans l’American Journal of Physiology-Endocrinology and Metabolism, les résultats appuient « l’importance de promouvoir un mode de vie physiquement actif plutôt que la restriction calorique dans la prévention de l’obésité » et montrent que « les humains ont été conçus pour être actifs physiquement plutôt que pour manger le moins possible ».2
L’article s’est mérité une mention de l’American Physiological Society comme étant l’un des meilleurs du mois de septembre.
Références
1. Dominique Lelièvre, 20 septembre 2024, https://www.journaldemontreal.com/2024/09/20/etude-sur-la-bedaine-dure--arretez-de-capoter-sur-votre-poids-puis-bougez-lance-un-chercheur
2. Dominic J. Chartrand, Adrien Murphy-Després, Isabelle Lemieux, Eric Larose, Paul Poirier, Jean-Pierre Després, Natalie Alméras, Effects of 1,144 km of road cycling performed in 7 days: a cardiometabolic imaging study, American Journal of physiology – Endocrinology and metabolism), 03 Sep 2024 https://doi.org/10.1152/ajpendo.00098.2024