Dans une ère où la performance est à la mode, je me pose bien des questions sur ses effets sur nos enfants.
Est-elle essentielle à leur épanouissement?
Luc Doyon, Un caillou dans le soulier, me disait qu'en faisant le tour des écoles primaires du Québec, sa première question aux écoliers était celle-ci: "Qui est fatigué?" 65% lèvent la main, puis "qui fait de l'insomnie" 35% lèvent la main... au primaire. J'en eût des frissons. Il écrit ceci: "Dans la société actuelle, d’innombrables parents s’imposent un rythme de vie insoutenable et sont à bout de souffle. Notre société en est une de performance et elle s’attend à ce qu’il en soit de même chez les jeunes. Pourtant, les enfants sont avant tout des enfants, dont la priorité devrait être de s’amuser."
Comment la performance peut les servir si jeunes? Je ne suis pas contre le dépassement de soi, donner le meilleur de soi (j'aime les accords toltèques et tente de les appliquer) mais j'y reviens, pourquoi leur en imposer autant? quels bienfaits en tire-t-on comme société?
Des professeurs m'avouent ne pas aimer noter leurs écoliers mais les parents le réclament; une enseignante me fait réfléchir sur la notion de personnalité versus les résultats sur papier; j'y reviens, que souhaite-t-on pour nos petits? qu'ils rient, s'expriment, jouent ou qu'ils battent des records?
Au camp d'été qu'on offre au jardin Éden, ceux-ci s'épanouissent et nous rappellent ce qu'ils aiment avant tout: "je me sens libre". Oui des activités meublent les journées pour ceux qui en ont besoin, mais ils peuvent aussi vaguer à leur imagination, à leur construction de branches, à l'observation des insectes, au soin des animaux... N'est-ce pas là une "stimulation" naturelle et suffisante? Doit-on en ajouter?
Je ne crois pas qu'il y ait de bonne réponse, chaque enfant est différent!
Comment ça se passe dans votre famille?
Photo: mariphotographie
