Voyage au Maroc

Written by: Jacynthe
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Published on: March 1, 2024
Voyage au Maroc

 

Depuis un moment nous souhaitons rencontrer nos différents partenaires distillateurs. 

Première destination : le nord du Maroc, jardin de Grasse. 

Nous voyageons avec Air Maroc, Jonathan est enchanté! Le service me rappelle nos trajets avant qu'on coupe sur tout. 

Arrivés à Casablanca après un vol de nuit, Saïd nous attendait. On nous a vivement conseillé de retenir les services d'un chauffeur pour tout le voyage, nous en sommes ravis. Voilà sécuritaire et efficace, confortable aussi et agréable de parcourir les paysages.

Ainsi, direction Marrakech où nous ferons escale. Mon choix s'est arrêté sur un Ryad à l'Hôtel Barrière  Naoura. Impeccable. On se trouve chanceux. Petit déjeuner inclus et rare service. 

 

Dès notre premier après-midi, on visite le Souk pour tout de suite s'imprégner des couleurs, tissus, épices, folklore, serpents & singes. Mon coup de cœur : des oiseaux qui dansent sur les toits de tissus des marchands, en cercle autour des musiciens assis au sol. J'avais entendu des parents parler des images qu'ils souhaitaient nourrir la mémoire de leurs enfants en parcourant le monde. L'idée m'est restée. Voilà pour filtrer la vie par la suite. Pour donner une perspective. J'ai eu cette chance de vivre en Côte d'Ivoire alors que j'avais de 10 à 12 ans. Comme si ma vie avait commencé là bas. J'ai depuis toujours souhaité remettre les pieds sur le continent. On y est, quelques 38 ans plus tard. 

Nuit mémorable : on dormira 14 heures! Je n'ai pas souvenir d'avoir été aussi bien & reposée. Quel cadeau!

 

Jour 2 : vivre le désert. Direction Agafae. J'avais déjà monté, à dos de chameau, le mont Sinaï. Marquant. Retrouver ce calme casse le rythme de la vie. Apprécier le coucher de soleil avec une vue panoramique est assez mémorable. Souper de leurs traditions aussi.

 

Jour 3 : Rencontre avec les femmes qui produisent notre huile d'argan à Ajddigue. Deux heures de route vers la vieille ville. De part et d'autre, oliveraies, orangeraies, c'est assez incroyable de voir pousser cette nourriture dans des sols aussi arides, des sols de cailloux.  

Puis arrêt à la médina d'Essaouira, la cité des vents! Que oui! Et des surfeurs. 

Explorer & admirer l’arganeraie, réserve de biosphère, y voir les chèvres (connues pour grimper les arganiers), rencontrer des ânes. 

Quelques affiaches au sol, ce n’est pas encore la saison. 

Les habitants des alentours ont ce droit (même si les terres ne leurs appartiennent pas, ainsi l’équitabilité)de les amasser, après la prière du matin jusqu’aux alentours de 10heures. Après quoi, le soleil sur ces terres arides devient trop sévère. 

J’ai rencontré les femmes de la coopérative qui produisent notre huile d’argan alimentaire, si bonne au goût, à partir des amandons merveilleusement torréfiés. 

Le travail à la main, à la pierre, est extrêmement difficile, mais leur assure autonomie. Nous avons eu Sylvain et moi le même vœu : celui de les aider à mécaniser au moins la première étape. À suivre.

En attendant, après avoir croisé plusieurs organisations douteuses, qui, encore une fois confrontées à donner plus pour moins, à la demande des plus grands acteurs/acheteurs, coupent. 

Nous sommes toujours reconnaissants d’être aussi bien entourés. Voilà où mène la véritable relation où chaque partie échange, où le but dépasse la simple « business ». J’avais un souhait en commençant une « entreprise », évoluer de valeureuse façon, généreusement, visant le meilleur sans marcher sur ceux qui œuvrent déjà difficilement, plutôt payer justement, comme il se doit. 

Je m’aperçois de plus en plus que dans les transactions, respecter les contraintes & réalités de notre partenaire est hautement plus satisfaisant, grandement plus gratifiant, que de chercher le meilleur prix possible. Cette façon me remplit de bonheur. 

Après, il faut aussi voir à notre planète : les pluies absentes des dernières saisons raréfient les récoltes, ici aussi. Le réveil planétaire doit retentir! 

Après s'être imprégnés de l'Arganeraie, on revient vers Essaouira, citée des vents. On comprend! Difficile de rester sur la plage sous la force de ceux-ci. Le paradis pour le kite et le surf et à quelques pas, porte sur la belle médina protégée par des remparts du 18e siècle. 

Zahra, née en ce port de mer, nous démontrera leur façon - la négociation qui semble n'avoir pas de fin! Décidément pas pour moi. 

Jour 4 (samedi) : Balade dans les ruelles de Marrakech, découverte des essences arabes, création de parfum sur Oud. Quel beau moment. 

« Le parfum reste la forme la plus tenace du souvenir » - Marcel Proust.

On profite aussi de la piscine et terrasse au Riad et trouverons un restaurant typiquement marocain, un régal. Je découvre la fleur du citron! Que ça sent bon!  (Quand j'ai fait une vidéo sur mes essentiels)

Jour 5 : Visite des jardins La Majorelle pour vivre la luxuriante végétation d'ici. Magnifique. Tout à côté un petit café très accueillant pour prendre la bouchée avant la route vers Casablanca. D'une ville à l'autre, nous comptons 3 heures à voir défiler les paysages, les plantations, quelques vaches, surtout des moutons qui gambadent. 

Nous arrivons à l'hôtel Le Casablanca, pas mon choix et pas mon genre! Si pompeux comme d'une autre époque aux notes de velours ... le bon côté : la douche Hammam et les madeleines mais Charles les découvrira avant moi! 

On rencontre notre précieux partenaire : travailler honnêtement est de plus en plus difficile! * Notre partenaire emploie femmes et hommes. Au moment des récoltes de fleurs d’oranger & de roses - qui se passent sur quelques semaines - 1200 personnes arrivent aux plantations. Les hommes ne voulaient pas écouter les indications d’une femme, menaçaient de grève, fâchés aussi de recevoir le même paiement que les femmes. Eh bien, notre hôte a répliqué qu’ils offriraient 25 % de plus aux femmes. Et voilà qui a réglé ce conflit! 

Marche sur le boulevard impressionnant pour manger. 

Jour 6  : Petit déjeuner à l’hôtel, les fruits sont savoureux, une saveur 3D! Un régal. Plusieurs options de jus aussi (j’ai apprécié carotte-orange-cannelle!)

On prépare à nouveau nos bagages, direction Fès cette fois. Avant, arrêt au boardwalk. Les maisons, pour y arriver, ont des airs de palais. La végétation, comme dans le film.

Belle promenade par contre, difficile de descendre à la plage, l’accès est privé. Nous passerons, par l’hôtel du lendemain, accompagnés du concierge et passant les gardes.

Des chevaux, peu de personnes, la plage est à nous. On la respire un bon coup avant de prendre la route.

À notre arrêt, quelques deux heures après, je fais mon direct ☺️ (celui de la veille se tenait au petit café à côté des jardins) et encore on admire : à chaque destination, Saïd est instantanément ami avec plusieurs. Main sur l’épaule, conversation entamée, les nouvelles circulent, le repas se prend sinon le thé! Quelle richesse. 

Tomber en amour avec Fès. 

Dès que mes pieds s’y sont déposés. 

Happée. Probablement l’histoire, palpable, ressentie, une profondeur. 

Arrivée au Palais de Fès. Sur notre terrasse. Ces premiers moments captés par Charles. 

Puis sortir dans le labyrinthe de cette plus ancienne cité. On s’y perd en quelques minutes. Fascinant et émerveillant aussi toutes ces mains à l’œuvre, comme un art qui n’a jamais changé ici. Fils, couleurs suspendues, céramiques, épices, tissus … 

Revenir sur le toit pour manger une pastilla. Et en entrée, goûter à ce mélange épatant sous forme de confiture de tomates-miel-cannelle. Jonathan souhaitait jouer avec tous les enfants autour du ballon. 

Plonger dans la chambre du palais sous ce plafond travaillé en flamboyant. 

Se lever au petit matin sous le toit ouvert sur le ciel. 

Être émue à nouveau par la vue.

Merci aux peuples qui veillent et préservent histoire, tradition & culture. Merci de nous partager cette richesse.

Dernier jour : Campagne, au nord du Maroc. Un rêve dans lequel on est tous plongés. 

Je découvre les mimosas avec Ralph, âne (je l’ai ainsi baptisé), probablement autant heureuse d’être à ses côtés qu’enchantée par mon décor de campagne au nord du Maroc, sans adresse (et quelle route pour s’y rendre!), une terre au milieu de rivières qui lui assurent irrigation pure (cette eau en est une de film, claire, riche de poissons, jaillissant sans profondeur et résonnant avec une source on ne peut plus richement minéralisée).

L’orge assure des semences biologiques, plutôt absentes sinon. Quelle intelligence, quelle véritable autonomie. 

Voyez aussi comme il n’y a aucune clôture (rarissime là-bas), fierté du propriétaire. Au contraire, chemins bâtis pour inviter les habitants à vaquer à leurs occupations sans entraves, et source acheminée jusqu’à eux pour partager cette richesse. 

Rosiers Damascena, rosiers Centifolia qui attirent les plus grands parfumeurs (…& bibi, subjuguée par l’harmonie, la permaculture vécue à son meilleur). Ces grandes essences imposent une limite aussi importante. Je comprends notre privilège. On est loin de la composante reproduite à l'infini. 

Alors qu’on retrouvait aussi de ces champs ailleurs, les fleurs ne s’y épanouissent plus, se raréfient. Mais ici, une merveilleuse abondance. Comme si la nature pouvait atteindre son apogée dans un tel cadre, de telles conditions, aux mains de jardiniers & jardinières équitablement payés & si bien respectés.  Inspirant de le raconter en cette veille de la fête du droit accordé aux femmes : quand, au début du projet, des hommes ont su que les femmes étaient rémunérées au même tarif, ils ont déclanché une grève, coupant l’irrigation. Après quelques jours, ne pliant pas, le patron arriva sur les lieux et leur exposa que s’ils n’acceptaient pas, il offrirait 25 % de plus aux femmes. Et plus jamais il ne rencontra de problèmes à ce sujet.

Est ce que tous nos partenaires sont comme lui? Oui. D'une intégrité immense & normale à la fois.

Depuis notre entreprise, sélection naturelle privilégie pour nous ces gens aux valeurs similaires. D'emblée, Sylvain & moi vivons en pleine confiance. Croyant profondément en la bonté. La vie nous montrera lorsqu'on ne voit pas. Nous sommes alors toujours épatés. Autant notre cercle de relations vraies se renforce et se nettoie, de lui-même. La force de l'aimant qui attire la même essence et repousse son étranger. 

Vous verrez les bigaradiers en photos, desquels la Néroli. Oh combien enchanteresse. D’une journée à l’autre, 1200 habitants arriveront récolter. 

En fin de film, la pépinière où les traces génétiques des plantes indigènes autant que des plantes royales sont soignées, pour sauver autant les espèces que les compositions recherchées. De grandes merveilles. De belles découvertes aussi.

Ma journée s’est continuée vers la visite des unités de distillation et d’extraction alors que les résidus servent de biomasse pour chauffer. Tout est construit même sur place! Par les locaux. Le comble : en voisine, une prison. Et bien, certains qui retrouveront liberté passent leur dernière année à travailler, bien supervisés, pour les besoins de la terre. Impressionnant. Encore plus? Notre hôte les rémunère au même tarif que les autres. 

Et tout va ainsi. Normalement. Harmonieusement. Et l’abondance répond. Non sans épreuves. Une seule tempête, au mauvais moment, peut éliminer autant que la moitié des récoltes. Mais chacun et chacune dort bien, avec un immense sentiment d'accomplissement, sous les étoiles. 

Pour terminer ma grandiose expérience qui résonne avec le chemin emprunté, j’ai tout dégusté, huiles essentielles de la plus haute qualité, hydrosols d’autant de richesse & pureté, absolus les plus recherchés.  

Quelle chance! J’ai dit tout émue à Sylvain. 

Tout ça, pour vous. 

Nous serons non pas que toujours à la recherche de l’excellence, des meilleures matières possibles, mais aussi de cette relation à l’autre et à la terre. 

Nous établissons des relations personnelles avec les artisans qui nous permettent de jouir du meilleur. Et évidemment, de vous le transmettre. 

P.-S. - Pour pouvoir vivre autant de trajet, de destinations à travers le pays, la motivation de Jonathan (comme pour nos autres voyages d'ailleurs) : la chasse aux trésors! 

P.-S. - Pour pouvoir vivre autant de trajets, de destinations à travers le pays, la motivation de Jonathan (comme pour nos autres voyages d'ailleurs) : la chasse aux trésors! 

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