L’homéopathie pour soigner le corps et le coeur de népalais

Écrit par: Jacynthe
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Publié le: 12 juin 2015
L’homéopathie pour soigner le corps et le coeur de népalais

 

Le 25 avril dernier, la terre tremblait au Népal.
Andrew Lustig, président de Global Outreach Doctors au Nouveau Mexique, me demande de  me joindre à son équipe médicale de secours qui part en mission au Népal. Andrew et moi avons collaboré lors de mon second séjour de travail humanitaire en Haïti en 2010. Dans son expérience médicale, il est très à l’affût de l’efficacité et des multiples avantages des soins homéopathiques d’urgence. Il veut au sein de son organisme une équipe de médecine intégrée et multidisciplinaire constituée d’homéopathes, ambulanciers, infirmiers, médecins,  chirurgiens, psychologues et chiens de secours. 
Sans l’ombre d’une hésitation, je quitte l’Indonésie pour rejoindre l’équipe à Kathmandu.
Lorsque la terre secoue les népalais, elle laisse dans la poussière des maisons éventrées, des corps blessés et des coeurs meurtris, décomposés. Heureusement que le premier tremblement de terre du Népal a lieu un samedi après-midi d’avril. Les écoles et les bureaux sont vides, les gens travaillent au champs, la température est clémente. La dévastation reste malgré tout  limitée. 
Malgré tout, trop nombreuses sont les blessures émotionnelles et physiques, la perte d’être chers, de parent. La perte de la sécurité d’une demeure que l’on a mis une vie à construire. La possibilité qu’une prochaine réplique sismique soit fatale. C’est toute une vie, une réalité qui change en quelques secondes. 
De l’homéopathie de secours ?! 
La première fois que je suis allée travailler en Haïti après le tremblement de terre, plusieurs m’ont demandé d’un air interloqué « mais veux-tu bien me dire ce qu’une homéopathe va faire en Haïti ? Quel soin de secours auprès des blessés graves vas-tu bien offrir avec tes ptites  granules? » Au départ, leur doute a failli me contaminer. Mais, riche de mon expérience dans le soin de traumatismes, je me suis vite ressaisie, et Dieu merci! car plus les jours passaient en Haïti, et plus j’étais heureuse et fière d’être homéopathe en voyant à quel point les remèdes offraient vite un soulagement puis une guérison chez les blessés, tant physiquement qu’émotionnellement. J’ai entendu les mêmes questions avant et après mon séjour au Népal. Maintenant, ça me fait sourire. Les pensées qui me traversent l’esprit? « Ah! Si seulement vous saviez ce que je vois! »
Trauma crânien
Dans les traumatismes de toutes sortes, dont les trauma crâniens, en Haïti, au Népal comme à Montréal chez les athlètes ou les victimes d’accidents, j’ai pu constater combien la douleur, les maux de tête sévères, les nausées, la confusion mentale, l’acouphène, les inflammations diminuaient et disparaissaient avec mes « ptites » granules. Mais là où mes collègues médecins me disent rester impuissants, à court de ressources face à la confusion mentale, les vertiges et autres complications des traumas crâniens, une dose homéopathique du remède adéquat rétablissait un équilibre et éliminait les symptômes parfois en moins de 24 heures, sans effet secondaire. Juste pour ça, le voyage et tout ce qu’il implique en vaut la peine. 
Là où l’homéopathie est salutaire
L’homéopathie est salutaire dans les douleurs de fractures osseuses. La douleur peut être atténuée et la solidification de l’os accélérée. Un anti-inflammatoire porte son lot d’effets secondaires, même s’il atténue la douleur. Il doit être évité chez certains patients dont les femmes enceintes. 
Pour soigner et prévenir les infections des plaies ouvertes, des coupures.  
Les irritations pulmonaires causées par la poussière. 
Les blessures de la cornée par un corps étranger.  
Un traumatisme au coccyx avec une atteinte du nerf et une douleur qui irradie le long de la jambe.
Les membres perforés, lacérés. Stopper l’hémorraghie, l’inflammation en attendant la chirurgie. 
Enrayer la fièvre causée par le traumatisme et la peur. 
Le traumatisme d’un organe interne. 
Le remède adéquat sauve des vies. 
Les diarrhées causées par la peur ou par l’eau insalubre et la déshydratation qui s’en suit.
Les douleurs rhumatismales développées en dormant  dehors, dans les tentes, à même le sol frais et humide.
Quelques exemples de ce qu’offre l’homéopathie, avec efficacité et innocuité. 
J’insiste sur l’innocuité, cette capacité à ne pas nuire, ne pas causer d’effet secondaire. N’est-ce pas le but premier de la médecine, selon Hypocrate ? Primum Non Nocere. D’abord, ne pas nuire. 
Même les poux ? 
C’était une vraie blague sous le toit de bâche bleue de nos petites cliniques de fortune, improvisées. « Allez voir Ingrid, elle a probablement un remède pour ça! » disait Andrew aux membres de l’équipe. À la grande surprise d’une collègue infirmière, j’avais même dans ma trousse des remèdes pour éliminer les poux! Oh! Si j’avais su, je serais venue te voir! On a bien ri sur la route, tassés comme des sardines dans le Jeep.
(Le protocole traitement des poux est dans la section des remèdes d’urgence de mon site Internet) 
Le choc émotionnel 
L’homéopathie se distingue de façon unique dans sa façon de traiter la personne avec un remède correspondant au stress émotionnel précis qui l’a rendue malade.
Là où un organisme humanitaire tel que Global Outreach Doctors tient à avoir les soins homéopathiques dans ses rangs afin d’offrir un soin à tous les nivaux, là où l’homéopathie excelle et m’éblouit chaque jour, c’est dans sa capacité unique à traiter les troubles chroniques ou aigus, en tenant compte du stress émotionnel spécifique qui provoque les symptômes chez un individu. Ne pas se baser uniquement sur diagnostic mais bien sur la cause profonde et l’ensemble de l’état pour sélectionner un remède plutôt qu’un autre. À chacun son remède. Vous me suivez? Je vous explique. 
Secoué jusqu’au coeur
Un stress important auquel on est sensible peut nous toucher droit au coeur et créer une secousse intérieure un déséquilibre de l’énergie vitale et perturber notre équilibre. Nos défenses naturelles sont alors affaiblies, ce qui laisse libre cours à toutes sortes de faiblesses latentes qui prennent la forme de symptômes et de maladie. Ce ne sont pas tous les stress qui nous affectent à ce point, et nous ne sommes pas tous sensibles au même type de choc.
L’homéopathie ne se contente pas de constater les blessures du corps seulement. Elle fait le lien et voit là où les blessures prennent leur source. La terre secoue les maisons et ébranle les coeurs : la terreur sous toutes ses formes, l’effondrement devant la perte des êtres chers, la perte d’une humble demeure, d’une sécurité, d’un espoir de vieillesse… Ces secousses du coeur et de l’âme ébranlent la santé chez certains et laissent chez plusieurs des traces sur le corps et l’esprit. Mais heureusement, la force de l’homéopathie peut rétablir un équilibre et renforcer la santé. 
Comment va ma grand-mère ?
Dans les hautes montagnes de la région de Kothe, à quelques 4 heures de route de Kathmandu, nous établissons une petite clinique de fortune sous un arbre ancestral. Avec l’aide de notre traductrice infirmière, je reçois un jeune garçon en consultation. 
Il souffre d’une sévère bronchite, tousse beaucoup. Le médecin d’expérience avec lequel je travaille (et je dois souligner que notre collaboration se fait de façon parfaitement harmonieuse. Nos connaissances se complètent très bien) suggère que la poussière des maisons effondrées en est probablement la cause et envisage lui administrer une antibiothérapie. Ce qui est tout à fait normal. En effet, la poussière contribue à l’infection pulmonaire. Mais, qu’est-ce qui empêche son corps de s’en défendre, et ce n’est pas tout le monde qui réagit ainsi à la poussière… 
Je demande au petit à quel moment exact il a commencé à tousser. Tout de suite après que la terre ait tremblé, me dit-il. Avant cela, il était parfaitement bien et n’avait jamais toussé de sa vie. « Qu’as-tu ressenti pendant le tremblement de terre? Que s’est-il passé? » lui ai-je demandé. «J’étais dans les champs, et j’ai tout de suite eu très peur pour ma grand-mère qui était à la maison. J’ai senti une douleur à la poitrine, j’ai toussé et j’ai couru à la maison que j’ai trouvée en ruines avec ma grand-mère morte sous les décombres.» 
Du point de vue homéopathique, c’est la peur intense pour sa grand-mère qui affaiblit ses défenses naturelles et laisse place à la toux qui se dégrade en bronchite. Pour cette cause initiale de peur de la souffrance de l’autre, le remède dont il avait besoin était clair. Je le lui administré dans un litre d’eau que j’ai secoué et lui ai donné à boire une gorgée, toutes les cinq minutes pendant une heure. Ce qu’il a fait. Au bout d’une heure, nous avons retrouvé un petit garçon qui toussait beaucoup moins et dont les poumons étaient plus clairs. Avant notre départ du village, il ne toussait presque plus. Ses poumons étaient nettement sur la bonne voie. Il a pu continuer la prise de son remède dans l’eau pendant une semaine. Non seulement le remède  soignera ses poumons mais renforcera son état global, physique, émotionnel et mental dans le  choc qu’il traverse. 
La précision de l’homéopathie uniciste pratiquée de façon professionnelle est telle que si le choc avait été la peur de la secousse, la peur de mourir, une peur agitée ou une peur figée, le chagrin de perdre sa grand-mère ou autre,  le remède à administrer aurait été totalement différent. Il est aussi intéressant de constater que chez certaines personnes, le corps reste solide et en équilibre malgré les chocs, car leur propre sensibilité n’est pas sollicitée.
Ce qui nous colle à la peau et au corps
Sans homéopathie, il peut être très ardu de se débarrasser d’un choc émotionnel et de son effet qui colle à la peau et au corps. Combien de fois mes patients me disent avoir l’impression de laisser tomber un fardeau physique et émotionnel d’une tonne.  L’homéopathie bien utilisée a cette capacité extraordinaire de rétablir l’équilibre du corps et de l’esprit qui a vécu un choc. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est comme ça, et après 18 ans de pratique, personne ne peut me dire le contraire! Aussi controversée que cette médecine puisse être, ce n’est que le manque d’information et de connaissance qui empêche les gens de bien mesurer les capacités de cette médecine. 
De quoi souffres-tu ? 
Cette femme enceinte soignée d’une infection urinaire provoquée par la perte de sa soeur. Cette jeune femme effrayée qui ne dormait plus, souffrant de palpitations et de haute pression. Les gens consultaient pour toutes sortes de troubles physiques et dans certains cas, lorsque la cause n’était pas le traumatisme physique, quand je fouillais sous les décombres de leur coeur, je constatais que les maux étaient apparus le choc émotionnel. 
Cette dame qui a développé une masse douloureuse au sein après la perte de son mari. Chacun a reçu son remède homéopathique. 
Je revois la résilience, la douleur vécue dans un silence, une force incroyable. Les coeurs bondir de joie, les sourires quand je donnais trente dollars pour poursuivre des traitements hospitaliers nécessaires. C’est tellement rien trente dollars. Mais ça peut vous mener loin au Népal.

 

Sur les routes 
Sous les indications du Ministère de la santé du Népal, nous allions, autant que possible, là où aucun soin médical n’avait encore été déployé, à la recherche de gens blessés. Une équipe soudée, dévouée à l’aide humanitaire et travaillante. Des gens plus merveilleux les uns que les autres. Avec 3 Jeep, 3 chiens de secours entraînés à retrouver les corps, une  vingtaine de membres de notre équipe de secours, parfois un camion de nourriture et d’eau à distribuer.  
J’ai passé 11 jours à parcourir les hautes montagnes, sur des chemins sinueux, à 5 600 pieds d’altitude ou moins, à frôler les précipices, contourner les éboulements, manger des barres protéinées et des pâtes, traverser les ponts dont nous doutions de la solidité parfois, en implorant les dieux et les anges… à la recherche de villageois ayant besoin de soins médicaux.
Entendre le coeur de la terre trembler
Nous campions sur le sable, au bord de la rivière de Kothe, à flanc de montagne de l’Himalaya.. À 4h30, ce matin-là, alors que je dormais paisiblement dans ma tente, sur le ventre, l’oreille contre le sol, j’ai été réveillée par une forte secousse et un grondement très fort qui résonnait vers le centre de la terre. C’était fascinant d’entendre gronder la terre si fort l’oreille contre le sol. Je ne l’oublierai jamais.
Je revois ces gens que j’ai eu l’honneur de servir avec mes ptites granules et me demande ce qu’ils font aujourd’hui. Cet adolescent en gougoune au pied fracturé à qui j’ai laissé, en plus de l’arnica, mes bottines. Ma petite mémé édentée hippie aux blessures diverses qui a pu quitter sa maison de justesse et qui me racontait ses blessures et les éboulements dans sa langue comme si je la comprenais. Elle était si expressive qu’en fait, je la comprenais… 
Ballade vers nul part dans Kathmandu
À Kathmandu, j’avais de l’argent à distribuer qui m’avait été envoyé par des amis moines de l’Inde. J’ai fais des ballades en rickshaw pour aller nul part, sachant que je remettrais une petite fortune de 60$ au conducteur âgé et fatigué. Je me souviendrai toujours du visage rempli de joie et d’une énergie soudaine de ce vieil homme. Il m’a envoyé la main pendant longtemps en partant sur son vélo. Quand il a tourné le coin j’ai laissé une petite larme couler. Et j’ai recommencé avec un autre rickshaw, le coeur plein de joie. Ballade nul part à tourner en rond dans Kathmandu! Let’s go! Prochain pépé conducteur de Rickshaw ? C’est tellement rien 60$, et tellement tout pour ce frère à l’autre bout du monde qui gagne 20 sous par ballade. Mon dieu que ça ne prend pas grand chose pour s’entraîder! Ici ou ailleurs. Qu’est-ce qu’on en perd du temps dans une vie avec des futilités ! Et qu’est-ce qu’on peut s’en faire pour des rien… Ici aussi, au Québec, entre amis, ça ne prend pas grand chose pour mettre un sourire sur le visage de quelqu’un qu’on aime ou d’un inconnu. Bref… Je disais quoi déjà moi ? 
Grâce et Gratitude
Je porte un respect et une gratitude infinis à cette médecine homéopathique que nous a offert la vie à travers ce médecin et chimiste allemand, Samuel Hahnemann. Ma tête ne peut que s’incliner devant la force de la nature qu’offre cette médecine. 
Je porte aussi une grande admiration à l’ostéopathie, l’acuponcture et l’Ayurveda. Mais c’est l’homéopathie qui a volé mon coeur et que j’ai la grâce de partager. Avec sa part de mystère, certes, quel merveilleux cadeau de la vie. 
Je suis emplie de gratitude d’avoir pu rencontrer le peuple népalais si profond, résilient, humble et doux. Ces dames qui portent chaque jour sur le dos et la tête un lourd panier de feuilles ou de branches sur plusieurs kilomètres, en montant la montagne. Dès l’âge de 35 ans, elles ont mal partout. Lorsque je trouve une tâche difficile, je pense à leur courage, leur résilience, et ça remet les choses en perspective… 
Au moindre obstacle, je revois la souffrance, l’humilité et la résilience et me dis qu’il y a des choses pires que ça dans la vie. « Relativise Ingrid, relativise… » Aujourd’hui, je revois des visages, des sourires croisés, la douceur des mains qui ont touché mon coeur, les voix douces et rieuses répétant Namasté! et me demande ce qu’ils font, comment ils vont. Je mets des sous de côté pour mes prochaines ballades en Rickshaw vers nul part.  Je leur envoie une pensée de lumière et d’amour de l’autre bout de la terre et leur souffle à l’oreille que je ne les oublie pas… 

Ingrid Shutt, homéopathe uniciste, conférencière

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